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Le Blog de Véronique

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15 Après les sacs, les bouteilles plastiques ?

2018-03-19

Après les sacs, les bouteilles plastiques ?

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Riverside Park, Magadi 9 – J’habite dans un magnifique complexe résidentiel (residential compound), en plein centre de Westland. C’est comme un îlot de paix et de verdure qu’il fait bon rejoindre pour échapper au traffic et aux bruits de Waiyaki Way et Riverside Drive.

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Autour coule la Nairobi river. Idyllique ? Sans doute. Pourtant dans ce compound de “standing”, comme le décriraient les promoteurs français, où il est interdit de pendre du linge ou d’aérer ses tapis sur le balcon (ça fait pas chic), on peut parfois avoir du mal à respirer les odeurs fétides parfumant la rivière. Et celles-ci s’accompagnent aussi généralement de leur lot de moustiques en période sèche.

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Le premier choc, je l’ai eu lorsque j’ai traversé le pont qui relie notre complexe à Dusit, un autre complexe abritant principalement bureaux, hôtels, salles de conférence, spas, bars, restaurants, et … mon coiffeur. Un agent de la sécurité y monte la garde 24h sur 24. On ne peut le franchir qu’avec une carte magnétique d’ouverture des grilles.

Parfois je dois me boucher le nez pour le traverser : ça pue, ça empeste, ça schlingue, ça vous prend à la gorge … Il n’y a pas assez de mots pour décrire cette odeur ! L’agent de la sécurité tout comme Tim fait parfois la grimace. Il y monte la garde 4 h maximum, pas plus !

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Et les yeux ne sont pas en reste non plus. Quel contraste avec les jardins et ruelles de Riverside Park quotidiennement et méticuleusement entretenus. On dirait que Kibera s’est invité chez nous.

Pas de ramassage des déchets à Nairobi comme on l’entend chez nous. Les gens jettent les déchets dans les bas-côtés de la route. Parfois, en conduisant derrière un matatu, on voit des bouteilles plastiques voler par les fenêtres. Des équipes de nettoyage viennent périodiquement ramasser les détritus bordant les routes. De gros sacs en toile sont ensuite chargés dans des camions. L’autre jour, j’étais en voiture derrière l’un de ces camions quand soudain deux sacs sont tombés sur la chaussée!

Hélas, personne ne vient nettoyer les rivières !

Des bouteilles plastiques, des flip flops, des bâches, des morceaux de tissus, tout cela décore les bords de la petite rivière.

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Quand je demande au garde d’où ça vient, il me dit que la rivière traverse des slums et que pour leurs habitants, c’est le moyen naturel d’évacuation des déchets et des eaux usées (sewage) ! Il n’existe rien d’autre. Pauvreté et pollution.

Après avoir consulté ce site, je comprends un peu mieux. Kibera, le plus grand bidonville (slum) d’Afrique, une jungle de Calais de presque 1 million d’habitants, est bordé au sud par la Nairobi River ! Mais je ne suis même pas sûre que ce soit ce bidonville-ci le “responsable”.

Recherches faites, en amont, cela pourrait aussi bien être celui de Mathare. Et peu importe d’ailleurs lequel ! Le fait est que la rivière est polluée et saturée de détritus et que que tout ce petit monde se déverse dans l’Océan indien. Allez vous promener sur les plages de Diani ! Elles sont tapissées de bouchons en plastique, de flip flops, et j’en passe.

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Mais on comprend aussi aisément que ce sont d’abord les habitants des slums – et pas nous, les privilégiés – qui sont les premiers à souffrir au quotidien des tas d’immondices. Pourquoi le gouvernement se désintéresse-t-il des bidonvilles ?

Les petites ethnies exclues du banquet” comme le dit si bien Le Monde.

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Pas de ramassage des ordures : il n’y a pas de route dans les slums ! Pas de sanitaire, pas d’eau courante, pas d’électricité, pas de soins médicaux … L’espérance de vie est de 35 ans contre 54 dans le reste du pays. Par contre des initiatives privées intéressantes se développent pour remplacer les amas de détritus qui s’entassent dans les slums, comme dans cette ferme écolo. Autre exemple, cette initiative pour apporter l'eau potable – aux mains de la mafia – aux populations à un prix abordable.

Des sacs plastiques bannis

En savoir plus sur LE Monde – “Depuis le 28 août 2017, le Kenya a banni les sacs plastiques pour lutter contre la pollution. Leur utilisation, leur fabrication et leur importation sont désormais passibles d’amendes ou de peines de prison. L’interdiction, qui vise principalement les sacs distribués par les commerçants et ne concerne ni les biens emballés dans du plastique, ni les sacs spécifiques utilisés pour les ordures, est entrée en vigueur après le rejet par la Haute Cour, vendredi, d’une plainte des importateurs de sacs en plastique, qui arguaient d’une importante perte d’emplois. Des dizaines d’autres pays ont déjà interdit ou limité l’usage des sacs en plastique, comme le Rwanda, l’Afrique du Sud, le Sénégal, la Côte d’Ivoire… Mais la loi kényane semble particulièrement dure pour les délits les plus graves, avec des amendes pouvant aller jusqu’à 32 000 euros et des peines de prison de quatre ans maximum. L’interdiction avait été annoncée six mois plus tôt afin de laisser aux consommateurs et commerçants le temps de s’adapter à la législation à venir. L’Agence kényane de gestion de l’environnement (NEMA) avait à cet effet publié des annonces dans les principaux journaux afin de l’expliciter. Malgré cela, l’entrée en vigueur a perturbé les opérations de certains supermarchés. De longues files se sont formées aux caisses et de nombreux clients ont été obligés d’emporter leurs courses dans les bras ou dans des caisses en carton, en l’absence des sacs en plastique. L’Association des commerçants au détail du Kenya a indiqué que les supermarchés prévoient de commercialiser d’ici peu des sacs écologiques et réutilisables à prix modique.”

Continuer cet effort

Aujourd’hui, il est urgent de réduire le nombre de bouteilles plastiques utilisées au quotidien et de les recycler. Nous avons cherché et trouvé un seul endroit pour le tri, en face du tristement célèbre Mall Westgate. Nous avons trié, verre, plastique et carton. Puis un homme est venu, a ouvert le container et a tout jeté dans la benne de son camion !

La bonne nouvelle, c’est que le gouvernement semble avoir pris conscience du problème.

Lu dans Map Ecology

Le ministère kényan de l’Environnement a annoncé, le 7 février 2018, avoir finalisé une série de mesures visant à renforcer la gestion des bouteilles en plastique, qui constituent l’une des menaces majeures pour l’environnement dans le pays.

« Nous sommes prêts à lancer ces mesures en avril pour promouvoir un environnement propre, sain, sûr et durablement géré pour tous », a expliqué le secrétaire principal du cabinet de l’Environnement, Charles Sunkuli, lors d’une conférence de presse à Nairobi. Le gouvernement et les fabricants de plastique ont convenu de la façon pour mieux gérer, collecter et vendre les bouteilles en plastique usées dans le pays, a-t-il relevé. « Le gouvernement et l’Association kényane des industriels (KAM) ont mis en place un projet de récupération et de collecte des bouteilles en plastique pour leur mise en vente pour le recyclage », a expliqué le responsable. A rappeler que l’Autorité nationale de gestion de l’environnement (NEMA) avait annoncé, récemment, envisager d’interdire l’utilisation et la production de bouteilles en plastique à partir d’avril prochain, si les fabricants ne procèdent pas à la mise en place d’un plan de recyclage de ces bouteilles. Toutefois, M. Sunkuli a tenu à préciser que les autorités se penchent sur l’élaboration d’un plan et des lignes directrices qui seront prêts d’ici avril, ajoutant que c’est après que « nous serons en mesure de préciser exactement quand l’interdiction des bouteilles en plastique sera mise en oeuvre ». D’après les chiffres du ministère de l’Environnement, environ 50 millions bouteilles sont utilisées chaque année à travers le pays. »

Comme toujours, les initiatives privées sont souvent plus rapide que celles du gouvernement. Un bon exemple de recyclage me redonne espoir.

Il était temps. Il a beaucoup plu ce mois de mars et la rivière a gonflé emportant son lot de bouteilles plastiques vers des égouts inconnus.

Polluted Nairobi rivers

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